Paris. Centre Pompidou. Grande Salle.
18 décembre 2018
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Mardi 18 décembre
09h30-10h30 - Session 1 : Introduction
Comme cela a été maintes fois souligné, de Jean-Pierre Vernant à Henri Lefèbvre en passant par Vere Gordon Childe, l’urbanisation, telle qu’elle s’engage au Néolithique, conduisant à la concentration de richesses autour de palais qui sont aussi des greniers, intensifie les relations sociales et fait apparaître des « technologies intellectuelles » (au sens de Jack Goody, comme écritures et systèmes de numération) qui engagent l’histoire citadine de l’intelligence individuelle et collective. Que doit-on retenir de cette teneur foncièrement urbaine de l’intelligence collective qui aura caractérisé les temps proto-historiques et historiques ? Que devient cette forme de l’intelligence au moment où, tandis qu’une ceinture satellitaire permet désormais un contrôle planétaire par ce que Frank Pasquale (université du Maryland) a appelé les souverainetés fonctionnelles de plateformes assurant le contrôle dans ce que l’on appelle les « smart cities », et au moment où l’urbanisation accrue annoncée pour les prochaines décennies transforme la biosphère en technosphère cependant que l’Anthropocène requiert l’intelligence humaine comme jamais ?
09h30 : Patrick Braouezec, Introduction ( Président de l’EPT Plaine Commune )
09h45 : Bernard Stiegler, Efficience et finalité dans le nouveau génie urbain : principaux enjeux de la troisième révolution urbaine (Institut de Recherche et d'Innovation, IRI)
10h30-13h00 - Session 2 : Smartness et infrastructures
Nous faisons l’hypothèse qu’une nouvelle révolution urbaine s’accomplit – dont les discours sur l’intelligence calculée et répartie dans les espaces communs sinon publics, ce qui est appelé smartness au sens de Sam Palmisano (IBM) – , désignent une facette, où les fonctions urbaines se reconfigurent très profondément à travers la réticulation généralisée et la digitalisation opérées comme ubiquitous computing, conduisant aux « villes connectées », c’est à dire calculées en permanence et en totalité. Comment spécifier ce qui advient ainsi du côté des infrastructures telles que David Berry les appréhende comme processus d’« infrasomatisation » ? Quels sont les nouveaux agencements qui s’opèrent entre le global et le local dans ce contexte ? Qu’est-ce qui caractérise la supposée « smartness », et en quoi pourrait-elle et devrait-elle participer d’une nouvelle intelligence des Habitants des villes, cités et tissus urbains et conurbains ?
10h30 : David Berry, The Neguentropic University : Infrasomatization, Data Intensive Society, and Anti-Smart Technologies (Sussex University)
11h10 : Robert Mitchell, Smartness & Populations as Infrastructure (Duke University)
11h50 : Daniel Kaplan et Mathieu Saujot, Innover, imaginer et gouverner dans la ville numérique réelle (Fing et IDDRI)
12h30 : Discussion
13h00 : Fin de session