Lundi 14 Décembre 2015
En 1993, le World Wide Web fut conçu au sein du CERN en vue d’instrumenter des relations entre pairs éditeurs, contribuant par leur activité à enrichir les savoirs et débats publics de controverses fécondes, c’est à dire, dans un langage systémique, de bifurcations néguentropiques. Ce n’est pas internet mais le World Wide Web qui, avec Mosaic, puis avec Netscape, a permis la constitution d’une réticulation planétaire à laquelle, vingt deux ans plus tard, sont connectés près de trois milliards d’êtres humains, et où sont apparues de nouvelles plateformes.
Désormais, cette connectivité généralisée reconduit le plus souvent à une standardisation massive des relations – c’est à dire aussi à une augmentation de l’entropie cognitive. Dans le contexte où l’Anthropocène, qui constitue désormais le cadre des négociations internationales, notamment quant au changement climatique, est toxique pour lui-même en ce qu’il augmente massivement le taux d’entropie thermodynamique dans la biosphère, le web ne pourrait-il pas et ne devrait-il pas être repensé en vue de réactiver sa capacité initiale à intensifier la qualité à la fois des savoirs, des débats publics et des économies industrielles elles-mêmes ?
Intervenants : Serge Lasvignes (Président du Centre Georges Pompidou), Axelle Lemaire (Secrétaire d’Etat chargée du numérique), Dominique Cardon (Orange Labs, université de Marne la Vallée), Evgeny Morozov (journaliste, écrivain), Guiseppe Longo (ENS), Bernard Stiegler (IRI)