le 17/06/2015 de 17h00 à 19h30 au Centre Pompidou
Si la technogenèse conditionne la synaptogenèse, la synaptogenèse guidée elle-même par nos pratiques sociales et par nos pertinences éthico-politiques, conditionne également en retour la technogenèse. La technogenèse repose aussi bien sur le conditionnement de notre attention par des dispositifs techniques qui nous traversent d’informations que sur notre capacité à recadrer ces informations pour produire des significations. Le ressort de ce recadrage est peut-être à rechercher dans la dimension « responsive » que Berhard Waldenfelds a mis en lumière dans sa Phénoménologie de l’attention. Notre attention devrait toujours impliquer une part de réponse créative, pour donner sens à la sensation. Notre activité propre, en tant qu’individus, consiste en effet à projeter sur les informations données des cadres interprétatifs singuliers seuls capables de leur conférer une signification singulière et individuante. Ce sont ces cadres, en tant qu’ils conditionnent certains effets singuliers entre les informations, qui font apparaître certaines caractéristiques plutôt que d’autres au sein d’ensembles techniques à notre disposition. La multiplicité de cadres interprétatifs semble être ainsi une condition de la créativité attentionnelle et sémantique. Au cœur de la technogenèse il conviendrait donc d’intégrer une dynamique propre aux dimensions responsives d’attentions encadrantes. Quels dispositifs permettant la pluralisation de cadres interprétatifs est-il encore possible d’inventer à l’aube de la société de l’hyper-contrôle ?