Paris. Centre Pompidou. Grande Salle.
13 et 14 décembre 2015
http://enmi-conf.org
Basée sur la data economy, la médecine dite « 3.0 » en est à ses premières avancées, et déjà des groupes pharmaceutiques tissent des alliances avec Google pour le développement de traitements bioélectroniques (GlaxoSmithKline) ou d’objets communicants (Sanofi), cependant que Generali repense le modèle assurantiel dans ce nouveau contexte. Or ce secteur en pleine évolution, évidemment porteur d’espoirs, est aussi la base de développement du discours transhumaniste – ce dont il s’agira ici d’appréhender les véritables enjeux.
Mardi 13 décembre
10h00 - Ouverture
par Serge Lasvignes, Président du Centre Georges Pompidou
10h00-13h15 - Session 1 : Exosomatisation et avenir de la société
L'”augmentation” des organes organiques de l’homme par des organes artificiels – organologiques en cela – est définitoire de l’hominisation dès l’origine. Présenter l’augmentation de l’homme comme une radicale nouveauté est à cet égard une imposture. Il n’en reste pas moins que l’organogenèse exosomatique contemporaine présente des caractères tout à fait inédits.
10h15 : Bernard Stiegler, philosophe, Institut de recherche et d’innovation
11h00 : Dominique Lecourt, philosophe, Institut Diderot
La technique et la vie
11h45 : Antoine Missemer, économiste, CNRS
Exosomatisation et théorie économique chez Nicholas Georgescu-Roegen
12h30 : Paolo Vignola, philosophe, Yachai university
Vivre et penser comme des Pokémons. Notes pour une pharmacologie de l’immanence.
13h15 : Fin de session
14h30 : 18h30 - Session 2 : Exosomatisation, calculabilité et traitement de données
Au-delà de l’extraction corrélationniste de patterns qui caractérise le big data et les data sciences telles que les présente par exemple Chris Anderson[1], la vie et la santé sont irréductibles à une approche purement et simplement computationnelle. Telle que Georges Canguilhem l’a pensée dans Le normal et le pathologique, la santé, en contexte exosomatique, est toujours l’invention d’un nouvel art de vivre par un être qui “se rend malade” par ses techniques mêmes (l’être humain). Cette invention constitue ce que Canguilhem appelle une normativité qui est foncièrement ancrée dans une modalité spécifique de l’anti-entropie telle que, productrice de “bifurcations”, elle échappe précisément à la calculabilité.[1] https://www.wired.com/2008/06/pb-theory/
14h30 : David Berry digital humanities, Sussex university
Human attention and exosomatization
15h15 : Wendy Chun informaticienne et media studies, Brown university
Habit and Exosomatization: the Collective Non-conscious
16h00 : Pause
16h30 : Giuseppe Longo mathématicien, ENS
La machine à états discrets et les images du monde
17h15 : Thibault d’Orso co-fondateur de la société Spideo
Protection des données personnelles: obstacle ou opportunité pour l’innovation technologique ?
18h00 : Interventions du public
18h30 : Fin de session
Mercredi 14 décembre
10h00 : 13h00 - Session 3 : Corps augmenté, intelligence artificielle et société
Fondées sur les technologies de l’information, les nouvelles industries de la santé sont une facette particulièrement sensible de ce que l’on doit appréhender comme un nouvel âge de l’intelligence artificielle que rend possible l’informatique réticulaire. Il importe cependant ici de revenir à la fois sur les réflexions de Bergson sur le vivant au début du XXe siècle, sur les références qu’y fait Georgesu Rœgen dans ses considérations sur l’exosomatisation et l’entropie, sur les conceptions et les questions des premiers penseurs de l’intelligence artificielle fondée sur les agencements homme-machine computationnelle, et sur les limites, apories et perspectives de la théorie de l’entropie dans le champ de l’humain – au moment où l’”extropianisme”, qui est l’une des sources de la pensée transhumaniste, prétend “dépasser l’entropie”, au moment où les neurotechnologies “endosomatisent” les artifices exosomatiques en réaménageant le cerveau.
10h00 : Hélène Mialet anthropologue, Toronto university
Repenser le sujet à l’heure du numérique
10h45 : Pieter Lemmens philosophe, Radboud university
The Posthuman Fable. Questioning the Transhumanist Imaginary
11h30 : Dominique Bourg philosophe, université de Lausanne
Exosomatisation pour quelle émancipation ?
12h15 : David Bates historien des sciences, université de Berkeley
L’intelligence artificielle est-elle un organe exosomatique ?
13h00 : Fin de session
14h30 : 19h00 - Session 4 : Technologies du vivant, médecine 3.0 et transhumanisme
La médecine 3.0 est aujourd’hui un des premiers marchés de développement des services médicaux en ligne basés sur des objets communicants, sur lesquels se greffe le marketing transhumaniste des fantasmes en tout genre – cependant que le vivant et l’artificiel computationnel s’agencent de façons inédites à travers le quantified-self et la recherche de nouvelles formes de techniques de soi et de soin, souvent dans des contextes communautaires inédits et prometteurs. Qu’en est-il cependant des limites – du vivant, de la technique, de l’économie, de la terre, etc. ? Et quelles politiques de recherche et de développement industriel originales la France et le continent européen peuvent-elles promouvoir ?
14h30 : Johan Mathé ingénieur, Bay labs Inc.
Néguanthropie, opacité et explicabilité des réseaux neuronaux artificiels profonds
15h15 : Jean-Michel Besnier philosophe, université Paris Sorbonne
16h00 : Pause
16h15 : Jean-François Toussaint médecin, physiologiste, Insep
Les limites de l’humain
17h00 : Gerald Moore Durham university
La politique d’un phénomène impossible : L’expérience artéfactuelle et le désaveu du changement climatique.
17h45 : Dorothée Benoît Browaeys Coordinatrice du Festival Vivant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, cofondatrice de VivAgora
Quand les marchés dictent la biocybernétique
18h30 : Bernard Stiegler Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation
19h00 : Fin